samedi 5 février 2005

Comprendre les troubles du rythme du sommeil.

Beaucoup de malades SFC ont des troubles du rythme du sommeil. Un mystère persiste toujours : est-ce ces troubles du sommeil qui ont engendré le SFC ou sont-ils une conséquence de la maladie ? (qui rappelons-le est, avant tout, une maladie de déficit en énergie).
  • Quoiqu'il en soit, on constate un très grand déficit en sommeil profond et en sommeil paradoxal (REM) qui sont les stades de sommeil indispensables à la récupération. Puisque la récupération est très insuffisante, il ne faut pas compter dessus. C'est à la personne de doser ses activités et son temps de veille afin de ne pas épuiser son quota d'énergie, s'il ne veut pas être en rechute le lendemain. Le rôle de la famille, ici, est primordial car sans cette discipline rigoureuse, il ne pourra pas se sentir "mieux" et la vie de tous sera d'autant plus difficile.
Pour bien comprendre ces mécanismes, vous trouverez ici un résumé court sur le sommeil, puis un texte un peu plus complet et enfin un lien vers un article très intéressant et illustré.



RESUME
Que se passe-t-il au cours d'une nuit de sommeil?

  • Notre sommeil d'adulte est, dans les conditions habituelles (civilisation occidentale, travail de jour), essentiellement nocturne. Le besoin de sommeil survient généralement chaque soir à la même heure, annoncé par une sensation de fatigue, de faible activité mentale, de froid. Quelques baillements et les yeux qui picotent sont des signes révélateurs.

  • Si nous nous couchons au moment où ces signes apparaissent, l'endormissement est rapide. La latence d'endormissement, temps qui s'écoule entre le moment où l'on a décidé de dormir, éteint la lumière, fermé les yeux et le moment où l'on s'endort vraiment sera brève, généralement moins de dix minutes. Ce paramètre est très important. Il mesure notre capacité d'endormissement.

  • Nous nous endormons en sommeil lent, sommeil lent qui va durer en moyenne de 1h 10 à 1h 40. D'abord sommeil lent léger puis progressivement de plus en plus profond.

  • A la fin de cette phase, nous passons en sommeil paradoxal pour 10 à 15 minutes.

  • Une nuit complète représente l'enchaînement de 4, 5 ou 6 cycles de ce "train". La fin du sommeil paradoxal est marquée par une phase de pré-éveil très courte, insensible pour un dormeur normal, mais où l'éveil serait très facile. Puis, si aucune stimulation particulière ne le tire du sommeil, le dormeur enchaîne un nouveau cycle.

Quelques points intéressants:
  • La durée d'un cycle est de lh 30 à 2 heures.

  • La durée exacte d'un cycle est constante pour chacun d'entre nous, remarquablement stable tout au long de notre vie. Un dormeur qui connaît ses rythmes profonds devrait être capable de dire s'il dort par cycle de 90, 100, 110 ou 120 minutes. En pratique, ce n'est pas très facile.

  • Si l'enchaînement de sommeil ne se fait pas au cours de la nuit, l'éveil pourra se prolonger pendant la durée normale d'un cycle. Beaucoup d'entre nous connaissent l'éveil de 4 à 6 heures du matin, pour se rendormir ensuite profondément.

  • La qualité du sommeil se modifie au cours de la nuit. Dans le premier tiers, le sommeil lent est plus profond, plus prolongé : les deux premiers cycles comportent la presque totalité du sommeil lent profond. Le sommeil lent leger et le sommeil paradoxal sont proportionnellement plus importants en fin de nuit. La durée des périodes de sommeil paradoxal s'allonge d'un cycle à l'autre, les dernières phases étant aussi plus intenses, plus riches en mouvements oculaires.

  • Même si nous dormons bien, nous nous réveillons la nuit: nous changeons de position environ 3 fois par nuit. Ces "micro-éveils" surviennent généralement en fin de cycle, au moment du passage d'une phase de sommeil paradoxal à une nouvelle phase de sommeil lent. Si ces micro-éveils durent moins de trois minutes, nous n'en gardons en fait aucun souvenir. Ces éveils sont plus longs et plus fréquents après les deux premiers cycles de sommeil, d'où une plus grande fréquence des réveils nocturnes, passé le premier tiers de la nuit.

  • La quantité de sommeil lent profond est indépendante de la durée totale du sommeil. Par contre, elle est liée à la durée de l'éveil qui précède le sommeil, et à la qualité de cet éveil: une activité physique importante augmente la quantité de sommeil profond. Après une sieste d'après-midi, il y a relativement peu de sommeil lent profond, au bénéfice de plus de sommeil lent léger. En cas de privation de sommeil, par contre, nous rattrapons en priorité notre déficit en sommeil lent profond.
  • La durée du sommeil paradoxal est par contre directement liée à la durée totale de notre nuit de sommeil: "Plus on dort, plus on rêve". En cas de privation de sommeil, les temps de sommeil paradoxal ne se rattraperont que si l'on en a le temps, après que les phases de sommeil lent profond auront pu, elles, se rattraper. Le sommeil paradoxal est essentiel dans la mémorisation.
  • Enfin le sommeil lent profond diminue avec l'âge, au bénéfice d'un sommeil beaucoup plus léger. De nombreu ses insomnies des personnes âgées ne sont, en fait, que des "impressions de mauvais sommeil", de sommeil trop léger, alors même que la durée totale du sommeil est très bonne, voire augmentée.

Au cours de chacune des phases du sommeil, d'importantes activités biologiques ont lieu, ce qui explique qu'un mauvais sommeil au point de vue qualitatif peut entraîner un état général délabré et laisser ainsi la porte ouverte à de nombreuses maladies.

POUR ALLER PLUS LOIN...

Introduction


Pendant l'éveil, le corps gère de très nombreuses taches simultanées et il est sans cesse en alerte, fragmenté, stimulé par les multiples informations issues de l'environnement (images, sons...), et par les sensations associées aux besoins physiologiques (faim, soif, douleur...). La conscience ne perçoit qu'une toute petite partie de ce flux intense, environ une information sur dix millions, et de nombreuses informations ne sont pas perçues consciemment. L'énergie disponible sous forme de glucose est également partagée avec les autres métabolismes actifs (musculaire, digestif...) . L’ électroencéphalogramme (EEG) d’une personne en état de veille se caractérise par une activité à faible voltage de fréquence rapide. Dès que l’individu ferme les yeux, le tracé électroencéphalographique présente de nouvelles ondes, de 8 à 12 cycles par seconde, appelées ondes alpha. Le début du sommeil coïncide avec la presque totale disparition de l’activité alpha (au maximum 50/h). Le sommeil est ensuite, à son tour, divisée en plusieurs phases.

Stades du sommeil

Nous passons, au cours de la nuit, par différentes phases en fonction des caractéristiques des ondes cérébrales.
Le sommeil se déroule par cycles.


Ainsi, une nuit normale de huit heures est composée de cinq cycles. À son tour, chaque cycle est subdivisé en 2 phases :

- la première divisée en 4 stades durant laquelle on passe d’un sommeil lent léger à un sommeil lent de plus en plus profond. Ces stades font partie du sommeil non paradoxal et représentent la majeure partie du cycle (environ 80 %).

- La deuxième phase : entre deux cycles, nous passons par une tout autre phase, celle du sommeil paradoxal, encore appelé "sommeil REM" (Rapid Eye Movement) en référence à une caractéristique de cette phase: les mouvements rapides des yeux ; durant cette phase prédominent les rêves..

Quelles sont les ondes présentes dans le cerveau pendant le sommeil ?

La macrostructure du sommeil défini les stades du sommeil, l'organisation interne de ces stades et les modifications de ces états dans les troubles du sommeil. L'étude de la microstructure du sommeil comprend l'analyse quantitative des éléments du sommeil à ondes lentes et l'analyse de l'activité électrique cérébrale au cours de la veille et du sommeil

Le stade 1, le plus léger, est caractérisé par une activité irrégulière à faible voltage et par une activité plus régulière caractérisée par des ondes dites ondes thêta, à faible voltage, de 4 à 6 cycles/seconde.

À ce stade succède le stade 2, lequel présente de fréquents tracés en forme de fuseaux, appelés fuseaux de sommeil, de 13 à 15 cycles/seconde, et quelques pointes de haut voltage, connues sous le nom de complexes K.

Ensuite vient le stade 3, caractérisé par des ondes delta (activité à haut voltage de 0,5 à 2,5 cycles/seconde), et enfin le stade 4, pour lequel les ondes delta constituent plus de 50 p. 100 du tracé.

Le sommeil passe ainsi d’un état léger (endormissement) à un état profond, où il devient de plus en plus difficile de réveiller le dormeur.

Puis vient le sommeil paradoxal caractérisé par une activité électrique du cerveau très similaire à celle de la veille active (quoique d’amplitude un peu moins forte), alors que le patient dort profondément.

Donc un cycle de sommeil est divisé en : 2 stades de sommeil léger (stades 1 et 2), 2 stades de sommeil lent profond (3 et 4) et 1 stade de sommeil paradoxal (SP).

Comment se déroule un cycle ?

Stade 1 : lorsque nous sommes calmement étendus dans notre lit à attendre le sommeil, nous évoluons d’un état d’éveil total à la première phase de sommeil. Cette phase transitoire dure environ d’une demi-minute à sept minutes. Notre esprit est transporté d’une pensée à l’autre, nous avons du mal à garder les yeux ouverts et, sans même le remarquer, nous nous endormons profondément. Parfois, nous ressentons pendant cette phase une sorte de choc - une tension musculaire -, qui est simplement le signe que nous sommes détendus et prêts à nous endormir. Un rien suffit à nous réveiller pendant cette phase, après quoi nous jurerons obstinément que nous n’avons pas dormi.

Le stade 2 est le premier stade du sommeil proprement dit, dans lequel subsistent encore des fragments de pensées. Pendant ce stade, nous pouvons être réveillés par un son d’amplitude moyenne.Après quelque temps, nous nous endormons plus profondément et atteignons les stades 3 et 4. Nous sommes alors complètement détendus. Seul un bruit fracassant peut encore nous réveiller.

Le stade 4 est celui du sommeil le plus profond; si l’on nous réveille à ce moment-là, il y a fort à parier que nous ne saurons pas où nous nous trouvons. Le sommeil lent et profond, stades 3 et 4, est plus long habituellement en début de nuit qu’en fin de nuit, ce qui a d’ailleurs donné naissance à l’adage populaire « les heures avant minuit comptent double ».

L'activité parasympathique favorise la réparation tissulaire, la synthèse de protéines et d'hormones. La fréquence cardiaque, la pression artérielle et la ventilation diminuent, la température centrale baisse. Des réserves énergétiques de glucose, destiné aux neurones, se constituent.


Ces quatre stades (1, 2, 3, 4) sont appelés le sommeil non REM. Le corps se détend, le coeur bat moins vite, la respiration se fait plus régulière et nous ne bougeons guère, il y a peu de mouvements oculaires. Le sommeil lent est réparateur de la fatigue physiologique, le cortex (cerveau) est au repos
Étonnamment, nous ne restons pas dans cet état de profond sommeil jusqu’au matin, mais nous repassons du stade 4 au stade 1 pour entrer dans le premier sommeil paradoxal (sommeil REM)
Cette phase est celle pendant laquelle on a un relâchement musculaire complet mais où nos yeux bougent rapidement : durant cette période le tonus musculaire est aboli, en dehors des mouvements respiratoires et oculaires.

Que se passe-t-il dans cette phase de sommeil REM ?

Il existe dans notre système nerveux un élément appelé tronc cérébral. Pendant une brève période il envoie des impulsions au cerveau. Normalement, seuls nos cinq sens transmettent à notre cerveau des signaux pour qu’il réagisse à l’environnement dans lequel évolue notre corps. Mais le cerveau ne fait aucune distinction entre les informations provenant du tronc cérébral et celles transmises par les sens. Et il se passe donc des tas de choses dans notre corps: la respiration et le rythme cardiaque deviennent plus rapides et plus irréguliers et la tension artérielle augmente. C’est le moment où nous rêvons. Le rêveur est très difficile à réveiller car c’est un stade de sommeil profond et s’il se réveille à ce moment-là, il peut raconter son rêve.

Le sommeil paradoxal occupe entre 20 % et 25 % du temps du sommeil chez un adulte. Chez l'homme, le sommeil paradoxal dure en moyenne 20 minutes par cycle et se reproduit assez régulièrement toutes les 90 minutes environ. Le premier sommeil paradoxal apparaît entre 60 et 90 minutes après le début du premier cycle. Ce rythme correspond à celui du cortisol et d'autres hormones hypothalamiques. A chaque cycle de 90 min, le glycogène est mis en réserve pendant le sommeil lent, puis utilisé par le sommeil paradoxal. Le système neuropsychique est totalement isolé des stimulations extérieures et des besoins physiologiques. Toutes les structures corticales sont en éveil. Les réserves de glycogène constituées pendant le sommeil lent autorisent cette activité intense du cerveau pendant des durées continues de 20 min. Le cerveau consomme plus d'oxygène qu'à l'éveil et le système moteur, paralysé, ne consomme pas de glucose. Une phase de sommeil paradoxal se termine souvent par un micro-éveil.

En fait, le sommeil paradoxal joue un rôle dans la fixation des souvenirs. Ainsi, si l'on réveille à chaque fois un sujet quand il arrive au stade du sommeil paradoxal, il oublie ce qu'il a appris la veille. Les scientifiques supposent que c'est pendant le sommeil REM (paradoxal) que notre cerveau trie les informations de la journée, les éléments importants étant transférés vers la mémoire à long terme tandis que les données sans importance sont effacées.

Remarques :

- on peut aussi rêver pendant d'autres phases du sommeil, ces rêves étant généralement plus proches de la réalité que ceux du sommeil paradoxal

- la durée du sommeil paradoxal augmente à chaque nouveau cycle

- le réveil spontané du matin a lieu peu de temps après sa dernière apparition

Après ce sommeil paradoxal commence un second cycle, et nous retombons dans le sommeil profond de la phase 4, après quoi nous revenons à la surface avec une phase de rêve pendant le sommeil paradoxal.

Nous parcourons environ quatre à six cycles par nuit. Concernant la microstructure du sommeil on note la présence de micro-éveils, la norme se situant en deçà de 5/h. Leur durée est inférieure à 3 minutes et on ne s’en souvient pas le lendemain matin.

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